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Dakchi, dix ans de Oum, Live à Marrakech
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Soirée intime avec Oum devant 500 personnes pour la sortie de Dakchi, live du 22 juillet 2023 à Marrakech. (Rediffusion)
Pour célébrer ses dix ans de carrière à l’international, la chanteuse marocaine sort un album live, enregistré à Marrakech, qui replonge dans la magie de ses trois premiers disques, ici revisités sous d’autres lumières. L’occasion de se réapproprier ses racines pour s’inventer de nouvelles routes. Il y a des caps propices aux coups d’œil dans le rétroviseur, aussi bien qu’aux futures routes d’aventurière. Aujourd’hui, la chanteuse marocaine Oum fête les dix ans de sa carrière internationale. L’occasion pour cette audacieuse hors-piste, toujours mutante, en perpétuelle remise en jeu de ses identités avec ses intuitions pour seules guides, s’autorise un moment suspendu, le temps d’un souffle (de bougies), celui d’un bilan temporaire, d’un retour sur ses racines et ses ramifications... Pour décrire cette décennie, elle préfère le « nous », le jeu collectif au « je » solitaire. Ce « nous », ce sont ses fidèles acolytes, qui l’accompagnent depuis son tout premier disque signé en France, Soul of Morocco, en 2013 : Yacir Rami au oud, Damian Nueva à la basse, Camille Passeri à la trompette, Carlos Mejias au saxophone, Natascha Rogers et Amar Chaoui aux percussions. « Je n’ai jamais quitté ce noyau dur, celui qui me porte et m’élève depuis 2012, éclaire-t-elle. On s’accompagne, on s’est vus grandir, on a vu naître nos enfants... Nous cultivons cette complicité hors pair. Il y a un cœur, une magie, une générosité, qui procurent à notre musique ce supplément d’âme. » Aussi, pour célébrer ces « dix ans de nous », Oum a choisi de puiser une dizaine de titres dans son répertoire tressé au fil de trois albums aux identités aussi singulières que parcourues d’une sève commune : Soul of Morocco, donc, en 2013, Zarabi en 2015 et Daba en 2019. « En général, je ne chante plus mes morceaux anciens, décrit-elle. Mes auditeurs entrent et sortent dans mes saisons à leur guise. Moi, je les traverse. Au final, je n’ai envie de porter sur scène que des créations inscrites dans mon actualité émotionnelle. Pour ces dix ans, j’avais pourtant une nostalgie de ‘nous jeunes’. Et le désir, le besoin, de ressortir des instantanés musicaux de ce que nous avons été. »
Pour cette célébration, forcément live, la chanteuse choisit un lieu symbolique, là où tout a commencé, la terre fertile d’éclosion de ses premières chansons : Marrakech. « Si je n’y avais pas grandi, je n’écrirais pas comme j’écris et je ne chanterais pas comme je chante, affirme-t-elle. Marrakech m’a façonnée – ce musée sensoriel à ciel (bleu vif) ouvert, saturé d’odeurs et de sons, d’orangers et de dattiers, de contrastes explosifs de couleurs, avec son souk et ses artisans qui travaillent en rythme... Cette ville de conteurs, foisonnante de poésie et de tradition orale, cette cité de décharges émotionnelles, où tout t’émerveille, t’électrise et t’éblouit ! » Il y a aussi ces hybridations typiquement marocaines – africaines, berbères et andalouses qui irriguent les métissages de Oum. Et puis, il y a ces feux d’artifices joyeux et naturels de polyrythmies qui galvanisent ses chansons : la signature marrakchie, festive, solaire, joueuse, joyeuse. « Ce son du Sud marocain percussif nourrit jusqu’à nos modes de vie, nos manières de parler..., raconte-t-elle. Là-bas, chaque maison comporte un placard avec des taarijas, des bendirs, que nous ouvrons dans les grandes occasions. Il y a cette culture du rythme au quotidien. Je voulais fêter ces dix ans avec les miens. Là-bas, je ne suis plus une chanteuse, je suis une des leurs, en corps à corps avec le public... »
Pour préparer cette grande fête, le 22 juillet 2023, Oum s’est enfermée en amont avec son équipe, une semaine durant, sur le lieu du show, qui porte si bien son nom : The Source (La Source), un magnifique complexe hôtelier, avec son jardin luxuriant, son lieu de concert de 500 personnes en plein air, et son studio d’enregistrement. Là-bas, ils ont préparé le disque et le concert, revisité ses titres phares (Lik, Nia, Daba, Mansit...) sous d’autres lumières, cuivrées, épicées, aux effluves cubains... « Je désirais ces couleurs. Pour moi, il existe des passerelles entre La Havane et Marrakech : le 6-8, le côté joueur, les célébrations, le sel dans la façon de parler et dans la musique, dans la manière de danser », assure-t-elle. Et dans ces ponts tendus, avec ces fondements de musiques marocaines ouvertes aux quatre vents, aux battements de la rumba et des tambours bata, Oum glisse trois inédits, dont la sublime reprise en arabe du mythique boléro Lagrimas Negras, Toda la Gente, une introduction à Mansit, signée du musicien cubain Damian Nueva ou encore la délicate et douce Intidhar, composée par Yacir Rami.
Et voici le jour J. Oum se produit devant un public compact et conquis, chargé d’amour, qui reprend ses titres d’un même cœur, d’une même ferveur. J’avais l’impression d’organiser une fête chez moi : à l’aise, animée d’une joie sincère et familiale... » Ce moment de communion, cet état de grâce porté par le chant du public, la fièvre et la passion, fut captée par l’ingénieur du son Léo Spiritof. « Le live transpire d’émotions, qui appartiennent à un éternel présent. Quelle chance de pouvoir y replonger ! », s’enthousiasme-t-elle. Cet album, elle le fera tourner sur les scènes de France et d’Europe pour prolonger cette introspection, ce retour en arrière heureux et solaire. « J’ai besoin d’explorer, mes racines, de les déchiffrer pour visualiser de nouveaux horizons », analyse-t-elle. L’album s’appelle Dakchi, soit en Darija « Cela, ces choses-là, ce que nous partageons ensemble » ; Car ce disque, tout en connivences et en bonheur partagé, se passe de mots. Il raconte l’histoire de Oum. Sa musique. Elle. Et nous. Anne-Laure Lemancel
Titres joués
Lik, Lagrimas Negras, Toda La Gente, Temma et Daba.
► Album Dakchi (Ternaire 2024)
23, 24 avril 2024, Café de la Danse, Paris, Complet.
69 Episoden
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Soirée intime avec Oum devant 500 personnes pour la sortie de Dakchi, live du 22 juillet 2023 à Marrakech. (Rediffusion)
Pour célébrer ses dix ans de carrière à l’international, la chanteuse marocaine sort un album live, enregistré à Marrakech, qui replonge dans la magie de ses trois premiers disques, ici revisités sous d’autres lumières. L’occasion de se réapproprier ses racines pour s’inventer de nouvelles routes. Il y a des caps propices aux coups d’œil dans le rétroviseur, aussi bien qu’aux futures routes d’aventurière. Aujourd’hui, la chanteuse marocaine Oum fête les dix ans de sa carrière internationale. L’occasion pour cette audacieuse hors-piste, toujours mutante, en perpétuelle remise en jeu de ses identités avec ses intuitions pour seules guides, s’autorise un moment suspendu, le temps d’un souffle (de bougies), celui d’un bilan temporaire, d’un retour sur ses racines et ses ramifications... Pour décrire cette décennie, elle préfère le « nous », le jeu collectif au « je » solitaire. Ce « nous », ce sont ses fidèles acolytes, qui l’accompagnent depuis son tout premier disque signé en France, Soul of Morocco, en 2013 : Yacir Rami au oud, Damian Nueva à la basse, Camille Passeri à la trompette, Carlos Mejias au saxophone, Natascha Rogers et Amar Chaoui aux percussions. « Je n’ai jamais quitté ce noyau dur, celui qui me porte et m’élève depuis 2012, éclaire-t-elle. On s’accompagne, on s’est vus grandir, on a vu naître nos enfants... Nous cultivons cette complicité hors pair. Il y a un cœur, une magie, une générosité, qui procurent à notre musique ce supplément d’âme. » Aussi, pour célébrer ces « dix ans de nous », Oum a choisi de puiser une dizaine de titres dans son répertoire tressé au fil de trois albums aux identités aussi singulières que parcourues d’une sève commune : Soul of Morocco, donc, en 2013, Zarabi en 2015 et Daba en 2019. « En général, je ne chante plus mes morceaux anciens, décrit-elle. Mes auditeurs entrent et sortent dans mes saisons à leur guise. Moi, je les traverse. Au final, je n’ai envie de porter sur scène que des créations inscrites dans mon actualité émotionnelle. Pour ces dix ans, j’avais pourtant une nostalgie de ‘nous jeunes’. Et le désir, le besoin, de ressortir des instantanés musicaux de ce que nous avons été. »
Pour cette célébration, forcément live, la chanteuse choisit un lieu symbolique, là où tout a commencé, la terre fertile d’éclosion de ses premières chansons : Marrakech. « Si je n’y avais pas grandi, je n’écrirais pas comme j’écris et je ne chanterais pas comme je chante, affirme-t-elle. Marrakech m’a façonnée – ce musée sensoriel à ciel (bleu vif) ouvert, saturé d’odeurs et de sons, d’orangers et de dattiers, de contrastes explosifs de couleurs, avec son souk et ses artisans qui travaillent en rythme... Cette ville de conteurs, foisonnante de poésie et de tradition orale, cette cité de décharges émotionnelles, où tout t’émerveille, t’électrise et t’éblouit ! » Il y a aussi ces hybridations typiquement marocaines – africaines, berbères et andalouses qui irriguent les métissages de Oum. Et puis, il y a ces feux d’artifices joyeux et naturels de polyrythmies qui galvanisent ses chansons : la signature marrakchie, festive, solaire, joueuse, joyeuse. « Ce son du Sud marocain percussif nourrit jusqu’à nos modes de vie, nos manières de parler..., raconte-t-elle. Là-bas, chaque maison comporte un placard avec des taarijas, des bendirs, que nous ouvrons dans les grandes occasions. Il y a cette culture du rythme au quotidien. Je voulais fêter ces dix ans avec les miens. Là-bas, je ne suis plus une chanteuse, je suis une des leurs, en corps à corps avec le public... »
Pour préparer cette grande fête, le 22 juillet 2023, Oum s’est enfermée en amont avec son équipe, une semaine durant, sur le lieu du show, qui porte si bien son nom : The Source (La Source), un magnifique complexe hôtelier, avec son jardin luxuriant, son lieu de concert de 500 personnes en plein air, et son studio d’enregistrement. Là-bas, ils ont préparé le disque et le concert, revisité ses titres phares (Lik, Nia, Daba, Mansit...) sous d’autres lumières, cuivrées, épicées, aux effluves cubains... « Je désirais ces couleurs. Pour moi, il existe des passerelles entre La Havane et Marrakech : le 6-8, le côté joueur, les célébrations, le sel dans la façon de parler et dans la musique, dans la manière de danser », assure-t-elle. Et dans ces ponts tendus, avec ces fondements de musiques marocaines ouvertes aux quatre vents, aux battements de la rumba et des tambours bata, Oum glisse trois inédits, dont la sublime reprise en arabe du mythique boléro Lagrimas Negras, Toda la Gente, une introduction à Mansit, signée du musicien cubain Damian Nueva ou encore la délicate et douce Intidhar, composée par Yacir Rami.
Et voici le jour J. Oum se produit devant un public compact et conquis, chargé d’amour, qui reprend ses titres d’un même cœur, d’une même ferveur. J’avais l’impression d’organiser une fête chez moi : à l’aise, animée d’une joie sincère et familiale... » Ce moment de communion, cet état de grâce porté par le chant du public, la fièvre et la passion, fut captée par l’ingénieur du son Léo Spiritof. « Le live transpire d’émotions, qui appartiennent à un éternel présent. Quelle chance de pouvoir y replonger ! », s’enthousiasme-t-elle. Cet album, elle le fera tourner sur les scènes de France et d’Europe pour prolonger cette introspection, ce retour en arrière heureux et solaire. « J’ai besoin d’explorer, mes racines, de les déchiffrer pour visualiser de nouveaux horizons », analyse-t-elle. L’album s’appelle Dakchi, soit en Darija « Cela, ces choses-là, ce que nous partageons ensemble » ; Car ce disque, tout en connivences et en bonheur partagé, se passe de mots. Il raconte l’histoire de Oum. Sa musique. Elle. Et nous. Anne-Laure Lemancel
Titres joués
Lik, Lagrimas Negras, Toda La Gente, Temma et Daba.
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