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« Jazz en Tête », l’audace révérencieuse d’un festival inspiré
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Le XXIè siècle voit le jaillissement créatif de nouveaux musiciens et interprètes dont la hardiesse n’émousse pas un profond respect pour la tradition. Lors du 37è festival « Jazz en Tête » à Clermont-Ferrand, le jeune pianiste américain Sean Mason a démontré que la vigueur de son jeu pouvait aisément épouser celle de ses aînés.
Originaire du sud des États-Unis, Sean Mason parvient à restituer l’humeur ancestrale de sa terre natale en jouant avec les tonalités de son temps. Il n’a pas 30 ans mais, déjà, s’affirme comme un virtuose. Ses différents projets discographiques illustrent son désir farouche de conjuguer inventivité joviale et interprétation patrimoniale. Son dernier album en date, « The Southern Suite », est une ode à la Caroline du Nord qui l’a vu naître. « À travers cet album, j’essaie de restituer les émotions que j’éprouvais, gamin, dans le sud des États-Unis. Il s’agissait de sentiments positifs à l’époque. Je veux que ma musique soit également positive. Ce furent des moments heureux même si l’image que l’on a du Sud est plutôt rude. En tout cas, le souvenir que j’ai de mon enfance dans cette région ne correspond pas aux stéréotypes colportés depuis des décennies. Honnêtement, il s’agit certainement de l’endroit le plus authentique que je connaisse aux États-Unis. Je voulais, précisément, refléter cet aspect des choses dans mon album. Il est évident qu’il y eut des moments difficiles dans le sud des États-Unis autrefois, il y avait beaucoup de racisme, et à certains endroits bien spécifiques, la ségrégation existe toujours mais il y a un esprit communautaire qui subsiste, une forme de solidarité que je trouve rassurante et authentique ». (Sean Mason au micro de Joe Farmer)
Sean Mason a, ces derniers mois, multiplié les expériences artistiques. Avec la poétesse Mahogany L. Brown, il a attesté qu’un message social mis en musique pouvait susciter une réflexion positive. Avec la chanteuse Catherine Russell, il a insisté sur l’intemporalité d’un répertoire historique. Une fois de plus, son esprit vif a éclairé les contrastes. Lors de sa prestation, le 22 octobre 2024, en ouverture du 37è festival « Jazz en Tête », Sean Mason a fait l’unanimité. Ses prouesses techniques, sa science harmonique et mélodique, son toupet d’improvisateur inné, sont des signes audibles d’une maestria en pleine évolution. Ce jeune homme s’épanouit avec grâce dans un univers sonore qui, pour lui, n’a pas de limites. « Honnêtement, un prélude de Bach et une œuvre de Louis Armstrong sont, à mes yeux, aussi importants l’un que l’autre. Pour moi, ils atteignent des niveaux d’excellence que je ne veux pas comparer. Je suis d’ailleurs enchanté d’avoir la possibilité de comprendre ces vocabulaires musicaux différents et de prendre autant de plaisir en les écoutant qu’en les interprétant. Je comprends parfaitement ce que voulait dire Ahmad Jamal lorsqu’il parlait de « musique classique américaine ». Le jazz est la musique classique américaine. Je partage ce besoin d’élever l’art à un niveau d’excellence que les musiciens classiques parviennent à atteindre. Ce qui m’importe le plus, c’est que nous soyons tous d’accord sur la définition que nous donnons aux musiques que nous écoutons ». (Sean Mason, 22 octobre 2024)
Sean Mason devrait très rapidement briller dans la lumière des projecteurs car son nom vient d’être retenu pour figurer dans le palmarès des Grammy Awards 2025. Suspense…
► Le site de Sean Mason.
Les programmateurs du festival « Jazz en Tête » ont d’ailleurs le nez creux puisqu’une autre étoile à l’affiche de l’édition 2024 se voit également nominée pour la prochaine cérémonie des Grammys. Elle s’appelle Christie Dashiell. Cette jeune chanteuse africaine-américaine s’est illustrée dans le collectif « Black Lives – From Generation to Generation » dont elle partage avec sincérité l’intention et le vœu de concorde universelle. Elle aussi est une artiste respectueuse du patrimoine légué par ses aïeux qu’elle salue à sa façon en développant une tessiture vocale pétrie de références musicales échappées de « L’épopée des Musiques Noires ».
À Clermont-Ferrand, le 24 octobre 2024, elle présentait pour la première fois en France son nouvel album Journey in Black. Ce disque palpitant révèle un engagement artistique et citoyen certain. Christie Dashiell vit au XXIè siècle et a conscience que les enjeux de sa génération méritent d’être exposés. Pour cela, il faut dialoguer, communiquer, confronter les idées. Un vrai défi quand le repli sur soi est devenu la norme. « Il est très aisé aujourd'hui de s’isoler, notamment, quand les réseaux sociaux occupent tout notre temps et notre esprit. Nous avons tendance à ne plus chercher le contact avec nos contemporains même si nous sommes surinformés. Cela peut créer de la discorde car nous interprétons souvent maladroitement ce que nous lisons de manière partielle. Par conséquent, je fais l’effort d’aller à la rencontre du public pour constater qu’il est toujours composé d’êtres humains et, parfois, il arrive même que nous ayons les mêmes convictions, les mêmes espoirs. Rien que cela peut changer l’atmosphère qui règne autour de vous. Le simple fait de regarder les yeux de votre interlocuteur, d’entendre le son de sa voix, peut susciter la conversation ». (Christie Dashiell sur RFI)
Le cheminement artistique de Christie Dashiell lui permet de virevolter entre les différents accents de « L’épopée des Musiques Noires ». Jazz, Soul, Gospel, elle ne veut pas choisir car elle est tout cela à la fois. Sa force expressive seule déjoue les catégories. Elle est une interprète inspirée qui a charmé les spectateurs du festival « Jazz en Tête ». Son ouverture d’esprit et sa générosité naturelle nourrissent son indéniable talent. À nous de savoir le saisir à chacune de ses prestations. « Chanter et composer le répertoire de cet album m’a permis de voir le monde différemment. Cela m’a permis de voyager et c’est un excellent moyen de se confronter aux réalités de cette planète. Je pense donc que le second volet de cet album « Journey in Black » me permettra d’avoir une acuité encore plus fine du monde qui m’entoure ». (Christie Dashiell, le 24 octobre 2024)
Christie Dashiell se produira avec le collectif « Black Lives - From Generation to Generation », le 22 novembre à Gand en Belgique, le 23 novembre à Cenon en France et le 24 novembre 2024 à Limoges en France.
► Le site de Christie Dashiell.
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Le XXIè siècle voit le jaillissement créatif de nouveaux musiciens et interprètes dont la hardiesse n’émousse pas un profond respect pour la tradition. Lors du 37è festival « Jazz en Tête » à Clermont-Ferrand, le jeune pianiste américain Sean Mason a démontré que la vigueur de son jeu pouvait aisément épouser celle de ses aînés.
Originaire du sud des États-Unis, Sean Mason parvient à restituer l’humeur ancestrale de sa terre natale en jouant avec les tonalités de son temps. Il n’a pas 30 ans mais, déjà, s’affirme comme un virtuose. Ses différents projets discographiques illustrent son désir farouche de conjuguer inventivité joviale et interprétation patrimoniale. Son dernier album en date, « The Southern Suite », est une ode à la Caroline du Nord qui l’a vu naître. « À travers cet album, j’essaie de restituer les émotions que j’éprouvais, gamin, dans le sud des États-Unis. Il s’agissait de sentiments positifs à l’époque. Je veux que ma musique soit également positive. Ce furent des moments heureux même si l’image que l’on a du Sud est plutôt rude. En tout cas, le souvenir que j’ai de mon enfance dans cette région ne correspond pas aux stéréotypes colportés depuis des décennies. Honnêtement, il s’agit certainement de l’endroit le plus authentique que je connaisse aux États-Unis. Je voulais, précisément, refléter cet aspect des choses dans mon album. Il est évident qu’il y eut des moments difficiles dans le sud des États-Unis autrefois, il y avait beaucoup de racisme, et à certains endroits bien spécifiques, la ségrégation existe toujours mais il y a un esprit communautaire qui subsiste, une forme de solidarité que je trouve rassurante et authentique ». (Sean Mason au micro de Joe Farmer)
Sean Mason a, ces derniers mois, multiplié les expériences artistiques. Avec la poétesse Mahogany L. Brown, il a attesté qu’un message social mis en musique pouvait susciter une réflexion positive. Avec la chanteuse Catherine Russell, il a insisté sur l’intemporalité d’un répertoire historique. Une fois de plus, son esprit vif a éclairé les contrastes. Lors de sa prestation, le 22 octobre 2024, en ouverture du 37è festival « Jazz en Tête », Sean Mason a fait l’unanimité. Ses prouesses techniques, sa science harmonique et mélodique, son toupet d’improvisateur inné, sont des signes audibles d’une maestria en pleine évolution. Ce jeune homme s’épanouit avec grâce dans un univers sonore qui, pour lui, n’a pas de limites. « Honnêtement, un prélude de Bach et une œuvre de Louis Armstrong sont, à mes yeux, aussi importants l’un que l’autre. Pour moi, ils atteignent des niveaux d’excellence que je ne veux pas comparer. Je suis d’ailleurs enchanté d’avoir la possibilité de comprendre ces vocabulaires musicaux différents et de prendre autant de plaisir en les écoutant qu’en les interprétant. Je comprends parfaitement ce que voulait dire Ahmad Jamal lorsqu’il parlait de « musique classique américaine ». Le jazz est la musique classique américaine. Je partage ce besoin d’élever l’art à un niveau d’excellence que les musiciens classiques parviennent à atteindre. Ce qui m’importe le plus, c’est que nous soyons tous d’accord sur la définition que nous donnons aux musiques que nous écoutons ». (Sean Mason, 22 octobre 2024)
Sean Mason devrait très rapidement briller dans la lumière des projecteurs car son nom vient d’être retenu pour figurer dans le palmarès des Grammy Awards 2025. Suspense…
► Le site de Sean Mason.
Les programmateurs du festival « Jazz en Tête » ont d’ailleurs le nez creux puisqu’une autre étoile à l’affiche de l’édition 2024 se voit également nominée pour la prochaine cérémonie des Grammys. Elle s’appelle Christie Dashiell. Cette jeune chanteuse africaine-américaine s’est illustrée dans le collectif « Black Lives – From Generation to Generation » dont elle partage avec sincérité l’intention et le vœu de concorde universelle. Elle aussi est une artiste respectueuse du patrimoine légué par ses aïeux qu’elle salue à sa façon en développant une tessiture vocale pétrie de références musicales échappées de « L’épopée des Musiques Noires ».
À Clermont-Ferrand, le 24 octobre 2024, elle présentait pour la première fois en France son nouvel album Journey in Black. Ce disque palpitant révèle un engagement artistique et citoyen certain. Christie Dashiell vit au XXIè siècle et a conscience que les enjeux de sa génération méritent d’être exposés. Pour cela, il faut dialoguer, communiquer, confronter les idées. Un vrai défi quand le repli sur soi est devenu la norme. « Il est très aisé aujourd'hui de s’isoler, notamment, quand les réseaux sociaux occupent tout notre temps et notre esprit. Nous avons tendance à ne plus chercher le contact avec nos contemporains même si nous sommes surinformés. Cela peut créer de la discorde car nous interprétons souvent maladroitement ce que nous lisons de manière partielle. Par conséquent, je fais l’effort d’aller à la rencontre du public pour constater qu’il est toujours composé d’êtres humains et, parfois, il arrive même que nous ayons les mêmes convictions, les mêmes espoirs. Rien que cela peut changer l’atmosphère qui règne autour de vous. Le simple fait de regarder les yeux de votre interlocuteur, d’entendre le son de sa voix, peut susciter la conversation ». (Christie Dashiell sur RFI)
Le cheminement artistique de Christie Dashiell lui permet de virevolter entre les différents accents de « L’épopée des Musiques Noires ». Jazz, Soul, Gospel, elle ne veut pas choisir car elle est tout cela à la fois. Sa force expressive seule déjoue les catégories. Elle est une interprète inspirée qui a charmé les spectateurs du festival « Jazz en Tête ». Son ouverture d’esprit et sa générosité naturelle nourrissent son indéniable talent. À nous de savoir le saisir à chacune de ses prestations. « Chanter et composer le répertoire de cet album m’a permis de voir le monde différemment. Cela m’a permis de voyager et c’est un excellent moyen de se confronter aux réalités de cette planète. Je pense donc que le second volet de cet album « Journey in Black » me permettra d’avoir une acuité encore plus fine du monde qui m’entoure ». (Christie Dashiell, le 24 octobre 2024)
Christie Dashiell se produira avec le collectif « Black Lives - From Generation to Generation », le 22 novembre à Gand en Belgique, le 23 novembre à Cenon en France et le 24 novembre 2024 à Limoges en France.
► Le site de Christie Dashiell.
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