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Centrafrique: à la découverte de Bouar, la capitale du haricot
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La capitale du haricot centrafricain est sans conteste Bouar. Cette ville, située au nord-ouest de la Centrafrique, à 150 kilomètres de la frontière camerounaise, est le fief d'un aliment important dans les assiettes du pays : le haricot. Fondé au XIXe siècle par Mbarta, un chasseur et cultivateur, le petit village de Bouar est devenu aujourd'hui une ville agricole cosmopolite.
De notre correspondant en Centrafrique, Rolf-Steve Domia Leu
Bienvenu à La Vallée, un quartier historique situé en plein centre-ville de Bouar, en Centrafrique. Ce matin, Joseph Naïmon, l'un des sages de cette ville, se dirige au pied du monument de l'indépendance, à plus de 100 mètres d'altitude. La légende raconte que son arrière-grand-père, le premier habitant de Bouar fut un cultivateur :
« L'histoire de Bouar a commencé avec sa fondation par Mbarta, un agriculteur. Il y vivait avec sa famille. Un jour, les premiers explorateurs français arrivés demandèrent le nom de la ville. Mbarta, ne comprenant pas la langue, a cru comprendre qu'ils demandaient ce qu'il cultivait dans ce lieu. C'est alors qu'il a répondu "warr". En effet,"warr" signifie haricot blanc en langue locale. »
Les colonisateurs ne pouvant à leur tour bien prononcer le terme « warr », ont baptisé la ville Bouar. Mais depuis le XIXe siècle, le haricot reste au centre de la vie de la localité.
« Bouar demeure la première productrice de haricot blanc, parce que presque tous les agriculteurs s'intéressent à cette culture. Après Mbarta, ses enfants Zari Herman, Karinou et les autres ont beaucoup soutenu ce secteur. Ils ont par exemple instauré la distribution gratuite des intrants pendant la période de semence. Ils ont aussi facilité l'accès aux terres ou encore la création de coopératives pour booster ce secteur », explique Joseph Naïmon.
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Le haricot, un facteur essentiel de croissance économique
Âgé d'une soixantaine d'années, Dangbaya, l'un des descendants de Zari Herman, est dans son champ au pied d'une colline. Père de 15 enfants, il fait partie des milliers d'agriculteurs qui ont prospéré en cultivant le haricot :
« Le haricot, c'est ma vie. Cet aliment fait notre fierté, à moi et à mes enfants. Faute de moyens, depuis des siècles, on cultive avec les moyens artisanaux. Mais avec la volonté, le rendement est toujours aussi important. Chez moi, tout le monde consomme le haricot. On mange et on se fait aussi de l'argent. »
Chaque année, la préfecture de Nana-Mambéré ravitaille la capitale et les autres régions du pays avec plusieurs tonnes de haricots : « Tout le monde sait que Bouar est la plus grande ville productrice de haricot. Malgré l'insécurité et l'état piteux des routes, elle continue de ravitailler les autres régions. Et c'est aussi un facteur essentiel de croissance économique. Il est important d'améliorer la commercialisation pour permettre aux agriculteurs d'avoir accès aux crédits et aux intrants nécessaires pour en faire davantage », développe Épiphanie Nambozouina, économiste.
Aujourd'hui, la ville de Bouar compte plus de 60 000 habitants et fait partie des poumons économiques du pays, notamment à cause de la culture de haricot.
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Bienvenu à La Vallée, un quartier historique situé en plein centre-ville de Bouar, en Centrafrique. Ce matin, Joseph Naïmon, l'un des sages de cette ville, se dirige au pied du monument de l'indépendance, à plus de 100 mètres d'altitude. La légende raconte que son arrière-grand-père, le premier habitant de Bouar fut un cultivateur :
« L'histoire de Bouar a commencé avec sa fondation par Mbarta, un agriculteur. Il y vivait avec sa famille. Un jour, les premiers explorateurs français arrivés demandèrent le nom de la ville. Mbarta, ne comprenant pas la langue, a cru comprendre qu'ils demandaient ce qu'il cultivait dans ce lieu. C'est alors qu'il a répondu "warr". En effet,"warr" signifie haricot blanc en langue locale. »
Les colonisateurs ne pouvant à leur tour bien prononcer le terme « warr », ont baptisé la ville Bouar. Mais depuis le XIXe siècle, le haricot reste au centre de la vie de la localité.
« Bouar demeure la première productrice de haricot blanc, parce que presque tous les agriculteurs s'intéressent à cette culture. Après Mbarta, ses enfants Zari Herman, Karinou et les autres ont beaucoup soutenu ce secteur. Ils ont par exemple instauré la distribution gratuite des intrants pendant la période de semence. Ils ont aussi facilité l'accès aux terres ou encore la création de coopératives pour booster ce secteur », explique Joseph Naïmon.
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« Le haricot, c'est ma vie. Cet aliment fait notre fierté, à moi et à mes enfants. Faute de moyens, depuis des siècles, on cultive avec les moyens artisanaux. Mais avec la volonté, le rendement est toujours aussi important. Chez moi, tout le monde consomme le haricot. On mange et on se fait aussi de l'argent. »
Chaque année, la préfecture de Nana-Mambéré ravitaille la capitale et les autres régions du pays avec plusieurs tonnes de haricots : « Tout le monde sait que Bouar est la plus grande ville productrice de haricot. Malgré l'insécurité et l'état piteux des routes, elle continue de ravitailler les autres régions. Et c'est aussi un facteur essentiel de croissance économique. Il est important d'améliorer la commercialisation pour permettre aux agriculteurs d'avoir accès aux crédits et aux intrants nécessaires pour en faire davantage », développe Épiphanie Nambozouina, économiste.
Aujourd'hui, la ville de Bouar compte plus de 60 000 habitants et fait partie des poumons économiques du pays, notamment à cause de la culture de haricot.
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